Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Accueil du site > Histoire du 8ème siècle > Yazid ben Abd al-Malik dit Yazid II

Yazid ben Abd al-Malik dit Yazid II

dimanche 19 novembre 2017, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 2 octobre 2011).

Yazid ben Abd al-Malik dit Yazid II (691-723)

Neuvième calife omeyyade

Il succéda à son cousin Umar II en 720 renouant avec la succession de ses frères. Il était le 3ème fils d’Abd al-Malik à porter le titre de calife. Mort en campagne durant l’hiver 723, son frère Hichâm lui succéda un peu plus tard quand la nouvelle de sa mort arriva en Syrie en 724.

Dès son accession au pouvoir, il dut s’occuper de Yazid ben al-Muhallab . Celui-ci avait été destitué de son poste de gouverneur du Khorasan [1] par Umar et avait été emprisonné. Au moment de la mort d’Umar, il avait réussi à s’évader.

Il fit arrêter toute sa famille qui résidait à Bassora [2]. Hichâm se trouvait à Koufa [3] il reçut l’ordre d’empêcher le fuyard d’atteindre Bassora.

Yazid ben al-Muhallab parvint néanmoins à Bassora et exigea du gouverneur qu’il libère sa famille en attendant que le calife lui pardonne. Il y eut une bataille entre les troupes loyales au calife et celles de Yazid ben al-Muhallab. Ces dernières l’ont emporté et Yazid ben al-Muhallab fit proclamer dans Bassora la déchéance du calife. Il s’empara du trésor public qu’il distribua à ses troupes les appelant au djihad contre les omeyyades [4].

Yazid envoya ses meilleurs troupe pour combattre Yazid ben al-Muhallab. Il donna le commandement à Maslama ben Abd al-Malik . Yazid ben al-Muhallab s’était emparé de Wâsit [5] et marcha au-devant de Maslama. Les deux armées restèrent 8 jours face à face en fin août 720. Une partie de la troupe de Yazid ben al-Muhallab déserta, mais celui-ci ne s’enfuit pas car il dit préférer la mort à une vie pleine de honte et Maslama fut nommé gouverneur de Bassora et Koufa et du Khorasan.

Yazîd, nomma Saîd ben Amr al-Harechî gouverneur de la Transoxiane [6] en 721. Saîd assiégea le roi de Ferghana [7] dans sa forteresse. Celui-ci fit mine de se rendre acceptant de livrer 100 000 dirhems, 50 esclaves mâles et 50 jeunes filles. Mais profitant de la nuit le roi attaqua la troupe musulmane, il fut tué dans les combats qui s’en suivirent. Il rappela alors Saîd et nomma successivement plusieurs nouveaux gouverneurs pour peu de temps.

Puis il rassembla une armée nombreuse et bien équipée qui est repartie combattre les Khazars [8] sous les ordres de Al-Jarrah al-Hakamî. Les arabes franchissent la Koura [9], firent des incursions et des prises de butin. Ils remontèrent vers le nord le long de la Caspienne jusqu’au Daghestan [10]. Ils firent le siège de Balanjar [11] en 722 ou 723. Les habitants de Balanjar essayèrent de défendre leur ville en plaçant des chariots liés les uns aux autres autour de la ville. La ville fut prise et le prince de Balanjar se réfugia un peu plus au nord à Samanjar dont il fit sa nouvelle capitale.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de histoire de Yazid ben Abd al-Malik/ Dictionnaires et Encyclopédies sur ’Academic’

Notes

[1] Le Khorassan est une région située dans le nord-est de l’Iran. Il a été donné à la partie orientale de l’empire sassanide. Le Khorassan est également considéré comme le nom médiéval de l’Afghanistan par les Afghans. En effet, le territoire appelé ainsi englobait en réalité l’Afghanistan actuel, le sud du Turkménistan, de l’Ouzbékistan et du Tadjikistan, ainsi que le nord-est de l’Iran.

[2] Bassora ou Bassorah ou Basra est la deuxième ville d’Irak, après Bagdad, la capitale. C’est la capitale de la province d’Al-Basra. Principal port du pays, la ville est située sur le Chatt-el-Arab, estuaire commun des fleuves Tigre et Euphrate, à 55 km en amont du golfe Persique et à 550 km de Bagdad. Bassora est, avec Koufa (située plus au nord), un ancien « misr » (au pluriel « amsar » : ville-camp), bâtie en 638 par Omar, le deuxième calife bien-guidé, lors de l’expansion musulmane. Afin de maintenir la distinction entre « croyants » (les convertis à l’islam) et les autres populations, les musulmans y vivaient. Ce confinement ethnique et religieux a, à maintes reprises, fait de la ville un lieu de bouillonnement idéologique.

[3] Koufa ou Kûfa est une ville d’Irak, environ 170 km au sud de Bagdad, et à 10 km au Nord-est de Nadjaf. Elle est située sur les rives du fleuve Euphrate. C’est la deuxième ville de la province de Nadjaf. Avec Kerbala, et Nadjaf, Koufa est une des trois villes irakiennes de grande importance pour les musulmans chiites. Sur une décision du calife `Omar, Koufa a été construite pour être un pôle d’immigration arabe dans le sud de la Mésopotamie, et de devenir la capitale. Les Arabes recherchaient un endroit où ils ne souffriraient pas de maladies. À l’emplacement de Koufa, il y avait une ville Sassanide qui faisait partie d’une province perse. Les quartiers arabes de la ville ont été construits en 638, à peu près au même moment qu’à Bassora, quand les armées arabes combattaient les Sassanides. La ville fut construite en briques cuites. On commença par construire la mosquée au centre de la ville à 1,5 km de l’Euphrate. On creusa un réservoir d’eau prévu pour 20 000 habitants. La population de Koufa était formée d’immigrants arabes venant soit de la région de La Mecque, soit du sud de l’Arabie, Yémen et Hadramaout, certains d’entre eux étaient chrétiens ou juifs. En 655, les habitants de Koufa soutiennent `Alî contre le calife `Uthman.

[4] Les Omeyyades, ou Umayyades sont une dynastie arabe de califes qui gouvernent le monde musulman de 661 à 750. Ils tiennent leur nom de leur ancêtre Umayya ibn Abd Shams, grand-oncle de Mahomet. Ils sont originaires de la tribu de Quraych, qui domine La Mecque au temps de Mahomet. À la suite de la guerre civile ayant opposé principalement Muʿāwiyah ibn ʾAbī Sufyān, gouverneur de Syrie, au calife ʿAlī ibn ʾAbī Ṭalib, et après l’assassinat de ce dernier, Muʿāwiyah fonde le Califat omeyyade en prenant Damas comme capitale, faisant de la Syrie la base d’un Califat qui fait suite au Califat bien guidé et qui devient, au fil des conquêtes, le plus grand État musulman de l’Histoire.

[5] Wasit est le nom d’un site archéologique d’Irak. Elle a été nommée ainsi par son fondateur car elle est à mi-chemin de Bassora et Bagdad sur la rive gauche du Tigre. La ville de Wâsit a été fondée par Al-Hajjaj ben Yusef en 702 pour être sa résidence lui permettant de contrôler la frontière avec la Perse. Elle était destinée à être un centre administratif pour l’Irak. La circonférence de la ville ancienne est de 16 km. Elle a été abandonnée au 17ème siècle après un changement dans le tracé du lit du Tigre.

[6] La Transoxiane est l’ancien nom d’une partie de l’Asie centrale située au-delà du fleuve Oxus (actuel Amou-Daria). Elle correspond approximativement à l’Ouzbékistan moderne et au sud-ouest du Kazakhstan. Géographiquement, il s’agit de la région située entre les fleuves Oxus et Syr-Daria. L’utilisation de ce terme de nos jours implique généralement que l’on parle de la région à une époque antérieure au 8ème siècle. Cependant le terme est resté en usage parmi les historiens occidentaux plusieurs siècles après.

[7] La vallée de Ferghana ou Fergana est une vallée fertile couvrant l’est de l’Ouzbékistan, le sud du Kirghizistan et le nord du Tadjikistan. Elle est traversée par le Syr-Daria. Elle s’étend sur environ 22 000 km². La vallée est gouvernée successivement par les Arabes, les Perses, puis les Turcs. Elle joue au Moyen Âge un rôle central dans l’histoire du puissant Empire moghol d’Asie du sud et de l’Inde dont le roi ferghan Babour fut le fondateur.

[8] Les Khazars étaient un peuple semi-nomade turc d’Asie centrale ; leur existence est attestée entre le 6ème et le 13ème siècle. Au 7ème siècle les Khazars s’établirent en Ciscaucasie aux abords de la mer Caspienne où ils fondèrent leur Khaganat ; une partie d’entre eux se convertirent alors au judaïsme qui devint religion d’État. À leur apogée, les Khazars, ainsi que leurs vassaux, contrôlaient un vaste territoire qui pourrait correspondre à ce que sont aujourd’hui le sud de la Russie, le Kazakhstan occidental, l’Ukraine orientale, la Crimée, l’est des Carpates, ainsi que plusieurs autres régions de Transcaucasie telles l’Azerbaïdjan et la Géorgie. Les Khazars remportèrent plusieurs séries de succès militaires sur les Sassanides. Ils luttèrent aussi victorieusement contre le Califat, établi en deçà de la Ciscaucasie, empêchant ainsi toute invasion arabo-islamique du sud de la Russie. Ils s’allièrent à l’Empire byzantin contre les Sassanides et la Rus’ de Kiev. Lorsque le Khaganat devint une des principales puissances régionales, les Byzantins rompirent leur alliance et se rallièrent aux Rus’ et Petchenègues contre les Khazars. Vers la fin du 10ème siècle, l’Empire Khazar s’éteignit progressivement et devint l’un des sujets de la Rus’ de Kiev. S’ensuivirent des déplacements de populations rythmées par les invasions successives des Rus’, des Coumans et probablement de la Horde d’Or mongole. Les Khazars disparurent alors de l’histoire n’étant plus mentionnés dans aucun récit historique.

[9] La Koura est un fleuve d’Asie qui s’écoule d’ouest en est entre le Caucase proprement dit et le petit Caucase. Elle était appelée Cyrus dans l’Antiquité. La Koura est le plus grand fleuve de Transcaucasie.

[10] Le Daghestan est situé dans les montagnes du Caucase du Nord. La République du Daghestan actuelle s’étend sur 50 270 km². C’est la partie la plus au sud de la Russie. Dans le Caucase, le Daghestan occupe essentiellement la partie orientale des hauts plateaux que prolonge, au nord, une plaine au climat semi-aride.

[11] Balanjar était une ville médiévale située dans la région du Caucase du Nord, entre les villes de Derbent et Samandar, probablement sur la partie inférieure de la rivière Sulak. Elle a prospéré du septième au dixième siècle. Le fondateur légendaire de Balanjar, selon les chroniqueurs arabes Ibn al-Faqih et Abu al-Fida, a été nommé Balanjar ibn Japheth. Dans les années 630 Balanjar était une capitale de l’état de Baranjar.