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Musaylima ibn Thimâma ibn Bani Hanifa ou Maslama ibn Habib al-Hanafi dit Musaylima al-kadhdhâb

mardi 22 septembre 2015, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 15 septembre 2011).

Musaylima ibn Thimâma ibn Bani Hanifa ou Maslama ibn Habib al-Hanafi dit Musaylima al-kadhdhâb

Chef de la tribu arabe des Banu Hanifa originaires d’Al-Yamâma

Musaylima ibn Thimâma ibn Bani Hanifa ou Maslama ibn Habib al-Hanafi dit Musaylima al-kadhdhâb (Folio d'un Tarikhnama (livre d'histoire) par Balami)Au cours de la 9ème et 10ème année de l’hégire [1] Mahomet reçoit le ralliement de toutes les tribus arabes du Hedjaz [2] sans avoir à les combattre. Une des dernières à se rallier fut celle des Banû Hanîfa [3]. La délégation venue à Médine se composait de 10 personnes dont Musaylima.

Après la mort de Mahomet, il s’insurgea contre le calife Abû Bakr et mit en déroute le premier général que le calife avait envoyé à sa rencontre, Ikrimah ibn Abi-Jahl . Abû Bakr charge alors Khalid ibn al-Walid de le débarrasser de Musaylima.

Dans la tribu des Banu Tamim [4], Sajah de la tribu des Banû Taghlib [5], une prophétesse d’origine chrétienne née à Mossoul [6] avait pris la tête des rebelles contre l’islam. Elle professait une sorte de syncrétisme [7] entre l’islam et le christianisme. Elle cherchait une alliance pour se renforcer contre le calife.

Avec ses troupes elle fit mouvement vers Al-Yamâma [8]. Ce mouvement inquiète autant Musaylima que Khâlid ibn al-Walîd qui se trouvait lui aussi dans les parages. Les armées musulmanes se retirèrent à 2 jours de marche pour éviter l’affrontement.

Musaylima, retranché dans la forteresse d’Al-Yamâma, fit installer une tente en dehors de la ville pour y recevoir l’ambassade de Sajâh. Elle reste avec Musaylima pendant 3 jours sous cette tente consommant le mariage sur le champ. Malgré cela, Musaylima désirait voir Sajâh quitter les environs d’Al-Yamâma. Forte de la promesse de recevoir la moitié des revenus de la province, elle consentit à repartir vers Mossoul avec une armée affaiblie, que nombre de membres de la tribu des Banu Tamim avaient abandonné. Elle resta alors dans sa tribu des Banu Taghlib.

Les Banû Tamim étaient inquiets des réactions d’Abou Bakr et de son général Khalid ibn al-Walid. Ils envoyèrent une ambassade auprès du calife pour plaider leur cause. Le Calife était prêt à pardonner mais Omar s’interposa et déchira le traité qui venait d’être signé. Omar imposa au calife sa décision d’envoyer Khalid ibn al-Walid faire le tri et mettre à mort les apostats. Khâlid engagea une campagne contre les Banû Tamîm laissant Musaylima tranquille.

Après cette campagne contre les Banu Tamim, les armées musulmanes se retournèrent vers Al-Yamâma dans laquelle Musaylima était retranché. A l’arrivée des troupes du calife, il décida de sortir de la forteresse et installa son camp dans un verger entouré de murs élevés, nommé l’enclos d’Ar-Rahmân. La bataille s’engagea mal pour les troupes de Khalid ibn al-Walid, 950 musulmans tombèrent durant la première phase. Khâlid parvint à reprendre en main ses troupes en séparant les ansars [9] des muhajiroun [10] pour savoir lesquels d’entre eux voulaient s’enfuir. Chaque clan voulant montrer sa vaillance, l’armée califale enfonça les troupes de Musaylima qui se réfugia dans l’enclos. 200 musulmans encore trouvèrent la mort pendant l’assaut de l’enclos avant de pouvoir y entrer. Le frère d’Omar, Zayd ibn al-Khattab , appelait les musulmans à se battre. Il continua le combat jusqu’à ce qu’il soit tué.

Musaylima reçu un javelot lancé par Wachi ibn Harb en pleine poitrine traversant sa cuirasse et mourut. Les survivants partirent se réfugier dans la forteresse. Khâlid avait fait prisonnier Madjâ, l’un des généraux de Musaylima. Il le libéra afin qu’il puisse négocié une reddition avec les habitants d’Al-Yamâma. Madjâ constata qu’il n’y avait pas de soldats en mesure de défendre la ville alors il demanda aux femmes de revêtir des armures et de venir sur les remparts pour le conspuer lorsqu’il sortirait.

Khalid voyant ces armures briller au soleil crut avoir en face de lui une armée importante. Il demanda à Madjâ à qui s’adressent ces injures. Madjâ lui dit que c’était à lui car les gens ne sont pas satisfaits des conditions de la reddition. Madjâ parvint ainsi à obtenir des condition moins sévères pour la population, celle-ci devrait livrer au vainqueur un quart de ses richesse et Khâlid pourrait choisir la maison qui lui plairait comme résidence.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Musaylima/ Portail de l’islam/ Histoire des débuts de l’islam

Notes

[1] L’hégire désigne le départ des compagnons de Mahomet de La Mecque vers l’oasis de Yathrib, ancien nom de Médine, en 622.

[2] Le Hedjaz est la région ouest de l’actuelle Arabie saoudite, comprenant notamment les provinces de Tabuk, Médine, La Mecque et Al Bahah ; sa principale ville est Djeddah, mais les cités les plus connues sont les villes saintes de La Mecque et Médine.

[3] Banu Hanifa était une ancienne tribu arabe située dans la zone d’al-Yamama dans la région centrale de l’Arabie Saoudite actuelle. La tribu appartenait à la branche Rabi’ah tribus d’Arabie du Nord, qui comprenait également les Anizzah, Abdul Qays, Bakr et Taghlib.

[4] Banu Tamim est une tribu arabe principalement présente en Arabie saoudite avec une présence en Algérie (dans le Belezma situé dans l’est de l’Algérie). Dont est issus la dynastie des Aghlabides en Afrique du Nord (Algérie, Tunisie, Libye)

[5] Les Banu Taghlib sont une ancienne tribu arabe de confession chrétienne. La guerre d’El Basous, ou Basûs, opposant les Tamim et les Banu Taghlib dure de 494 à 534 environ. Cette tribu aux origines anciennes a immigré en Haute Mésopotamie, jusqu’au Tigre, avec les Banu Bakr. Elle a participé aux conquêtes musulmanes. Elle a joué un rôle important à l’époque du califat omeyyade, en particulier quand elle a soutenu Muawiya contre Ali lors de la bataille de Siffin. Les Chiites Hamdanides son issus des Banu Taghlib.

[6] Mossoul est une ville du nord de l’Irak, chef-lieu de la province de Ninive, en Haute Mésopotamie. Mossoul est située sur les ruines de Ninive. C’est la ville qui lui a succédé comme métropole régionale à l’époque chrétienne. Elle est alors d’obédience nestorienne et abrite les tombes de plusieurs évangélisateurs. Prise en 641 par les Arabes, elle devient le principal pôle commercial de la région en raison de son emplacement, au carrefour des routes de caravanes entre la Syrie et la Perse. C’est à cette époque qu’elle devient réputée pour ses tissus fins de coton, les mousselines, ainsi que pour son marbre. Au 10ème siècle, l’émirat de Mossoul acquiert une quasi-indépendance avant de devenir au 11ème siècle la capitale d’un État seldjoukide. Au 13ème siècle, elle est conquise et pillée par les Mongols. En 1262, elle passe sous domination perse, puis ottomane.

[7] Un syncrétisme est un mélange d’influences. Initialement appliqué à une coalition guerrière, il s’est étendu à toutes formes de rassemblement de doctrines disparates, et est surtout utilisé à propos de religions.

[8] Al-Yamâma ou Al-Yamamah, est une ancienne région située à l’est du plateau du Nedjd en Arabie saoudite, autour du village aujourd’hui disparu de Jaww Al-Yamamah, près de al Kharj.

[9] Le mot arabe ansâr désigne les compagnons du prophète de Dieu (Allah en arabe), Mahomet, originaires de Yathrib (Médine), pour les distinguer des muhâjirûn mecquois s’étant expatriés de La Mecque pour rejoindre Mahomet.

[10] Muhadjir ou muhâjir au pluriel muhâjirûn est un mot arabe communément utilisé dans le monde musulman pour désigner quelqu’un qui a émigré d’un endroit à un autre. Le terme désigne au départ les premiers musulmans, compagnons de Mahomet, qui émigrèrent avec lui de La Mecque à Médine, lors de l’Hégire, par opposition aux Ansars, les médinois musulmans de l’époque.